Equipements publics

Centre Social Langlet-Santy-Montplaisir et E.A.J.E.

Construction d’un centre social de 48 places, d’un établissement d’accueil de jeunes enfants (E.A.J.E.) de 30 places, de salles d’activités, de locaux d’accueils parents-enfants et d’un espace de restauration.

Vue extérieure ©Sandrine Rivière

  • Localisation : Lyon 69008

  • Maîtrise d’ouvrage : Ville de Lyon

  • Architecte associé : Samba Architectes

  • Montant des travaux : 4 300 000 € HT

  • SP : 2 090 m²

  • Concours lauréat 2017

  • Livraison : Mai 2020

  • Mission : Base + EXE + OPC


La structure urbaine du quartier s’appuie essentiellement sur un tissu de logements individuels ou collectifs, avec des ruptures d’échelles très fortes, allant de celle du pavillon sur la frange Est de la parcelle à l’immeuble Collectif de 7 à 8 étages en face le long de l’avenue Général Frère. Quelques bâtiments industriels épars complètent l’identité urbaine du quartier.

Nous avons alors orienté notre choix sur la mise en œuvre d’un parti en lanière structuré autour d’une venelle intérieure sur la longueur du terrain. Elle est conçue comme une épine dorsale qui distribue chaque entité et chaque fonction. Les volumes, au nombre de trois, s’accrochent sur cette rue intérieure comme des coulisses plus ou moins longues, presque mobiles dans leur spatialité. A la simplicité de la forme de ces trois principales constructions, nous avons associé un jeu de toitures origamiques.

Vue du hall ©Sandrine Rivière

La genèse de notre concept s’appuie sur l’essence même du projet urbain piloté par la Métropole pour répondre efficacement aux perméabilités souhaitées entre l’avenue Paul Santy et l’avenue Général Frère. Inscrire les bâtiments dans le sens transversal et sur la longueur de la parcelle est issu des principes de porosité urbaine pour mettre en lien les différents équipements et particulièrement la résidence Santy.

Le positionnement précis sur la parcelle de chacune de ces trois entités spatiales, structure et qualifie très naturellement les espaces extérieurs : le mail piéton d’accès depuis la rue, la cour du centre social, la venelle dédiée à la logistique et aux livraisons ; la cour de l’EAJE, le patio et le potager. Le placement précis des éléments bâtis sur la parcelle entre en résonance avec les espaces extérieurs qualifiés. Ce jeu de pleins/vides offre des perméabilités fortes favorables à une lumière naturelle qui irrigue la rue au centre puis les grandes fonctions du projet.

La dimension paysagère fait partie intégrante de la composition architecturale.

La rue intérieure est transparente de part en part, elle exalte la profondeur depuis le sas d’entrée. Le parcours à l’intérieur du bâtiment est entrecoupé par les respirations transversales comme le patio et les décalages naturels des coulisses entre elles. De failles en césures, le projet trouve son rythme entre le bâti et le non bâti. Les ambiances dégagées sont d’autant valorisées qu’elles soient visuelles par des jeux de cadrage sur le paysage, qu’elles soient conviviales par un usage du bois en plafond ou en mur pour régler l’acoustique ou encore généreuses par la qualité de la lumière naturelle au cœur du projet.

Génèse du concept architectural

Circulation ©Sandrine Rivière

Circulation ©Sandrine Rivière

Salle d’activités ©Sandrine Rivière

Salle d’activités ©Sandrine Rivière

La salle polyvalente pensée comme une figure de proue, marque un signal urbain fort sur l’avenue Général Frère et sa mise en avant est renforcée par le retrait volontaire de la deuxième entité du Centre Social. Cette double lecture qualifie le vide urbain occupé par le mail d’entrée et la cour du Centre Social perceptible comme une invitation naturelle à entrer sur la parcelle.

Salle polyvalente ©Sandrine Rivière

A l’échelle du piéton, nous proposons des effets plastiques issus d’un travail sur la masse que nous creusons partiellement en rez-de-chaussée pour l’évider et protéger naturellement les grandes ouvertures d’une lumière éblouissante trop franche. Le volume de la salle polyvalente est ciselé sur son angle pour focaliser le regard sur la grande baie vitrée qui se retourne sur le mail, puis dans la continuité visuelle sur l’entrée principale. Plus en profondeur, la façade du deuxième volume est mise en retrait au rez-de-chaussée laissant le volume de l’étage s’afficher comme un belvédère sur la cour. Par ces jeux d’écritures plastiques simples et empreints de légèreté, on stimule la perception immédiate du projet depuis l’avenue et sa cohérence urbaine.

 
Jeu d’ombres sur le bardage zinc ©Sandrine Rivière

Jeu d’ombres sur le bardage zinc ©Sandrine Rivière

La matérialité de notre projet est fondée sur le choix de matériaux pérennes dans le temps : le zinc en vêture de mur et de toiture, le béton brut en mur partiellement en rez-de-chaussée, les menuiseries bois / aluminium.

La forme dansante des toitures est issue d’un assemblage discontinu de pans qui se plient et se déplient, qui jouent avec la lumière, parcourant l’ensemble des volumes dans un même élan dynamique pour offrir aux riverains une cinquième façade de grande qualité. A l’inverse, la rue centrale est habillée sur le dessus d’un manteau végétal conçu comme une coulée verte qui s’étire d’un bout à l’autre du projet.

Le concept architectural s’appuie sur la transparence, sur la profondeur de champ ressenti quand on emprunte le mail qui mène au hall d’entrée, sur la légèreté de l’assise au sol des volumes, sur l’effet de coulisses agrafées à la rue centrale, sur une modénature expressive par le choix des matériaux, sur la richesse des espaces extérieurs structurants, sur le cadrage des vues depuis les principales fonctions intérieures.

Vue extérieure ©Sandrine Rivière

Vue extérieure ©Sandrine Rivière